🌿 Être thérapeute et autiste : l’écoute autrement
Il y a des silences qui ne pèsent pas.
Des silences qui respirent.
Et parfois, c’est là — dans cet espace suspendu — que quelque chose peut enfin se dire.
Être thérapeute autiste, c’est habiter autrement ces silences.
C’est écouter d’une autre oreille, d’un autre corps, d’une autre manière d’être au monde.
Là où beaucoup cherchent à « comprendre », moi, j’observe, je ressens, je perçois les micro-détails — tout ce qui échappe souvent aux mots mais que le corps, lui, raconte très bien.
C’est une forme d’écoute sensible et incarnée, où chaque nuance compte.
🌱 L’écoute comme perception du monde
Dans ma pratique d’accompagnement thérapeutique, l’écoute ne passe pas seulement par les mots, mais par un ensemble de signaux : une respiration qui change, un regard qui s’évade, un geste qui se répète.
Les personnes que j’accompagne me disent souvent : « tu captes des choses que je ne dis pas ».
Ce n’est pas magique. C’est une autre manière d’être reliée.
Être neuroatypique, pour moi, ce n’est pas un filtre entre moi et le monde.
C’est un prisme — parfois trop lumineux, parfois trop précis — mais qui me permet d’entendre ce qui n’est pas dit. Et c’est souvent là que commence le travail thérapeutique.
🌾 L’écoute hors du cadre
Je n’ai jamais cru que l’écoute devait se limiter à un bureau.
Certains échanges se font mieux en marchant, en respirant dehors, ou simplement en regardant le ciel.
La nature invite au relâchement, au mouvement, à une autre forme de présence.
Quand on est personne sensible ou neuroatypique, les espaces trop codifiés peuvent devenir étouffants.
Alors j’ai choisi d’accompagner autrement : en visio, en nature, ou dans un espace où chacun peut respirer à son rythme.
Parce qu’écouter, c’est aussi laisser de la place à ce rythme singulier — celui de la personne qui parle, et celui de la personne qui écoute.
🌻 Une écoute relationnelle et incarnée
L’écoute n’est pas neutre.
Elle engage.
Elle relie.
Mon travail de thérapeute s’appuie sur une écoute relationnelle : une présence qui accueille ce qui se dit, mais aussi ce qui résiste à se dire.
L’autisme, ici, n’est pas une “particularité à gérer”.
C’est une manière d’être qui rend l’attention fine, précise, souvent très sensible aux nuances émotionnelles.
C’est cette approche humaniste que je propose : un accompagnement thérapeutique atypique, où la parole peut se déposer autrement, sans attente de performance ni formatage.
🌙 En guise de mot de la fin
Je crois que l’écoute, la vraie, ne se décrète pas.
Elle se vit.
Elle se construit à deux, dans la confiance, parfois dans le silence.
Et si cette manière d’être en lien résonne avec vous, alors c’est peut-être déjà un début de rencontre.
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